Tears, 1930 de Man Ray

Tears, 1930

1930 / 2011 MRY07
Sizes:
40 x 55
Execution/framing
Cadre avec passe-partout Hambourg
Largeur de profil 20 mm, chêne Spessart noir, 63,4 x 78,4 cm (Dimensions extérieures) Sur papier premium (brillant) non monté ou encadré. Expédié roulé.
Largeur de profil 20 mm, chêne Spessart noir, 63,4 x 78,4 cm (Dimensions extérieures)
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Au milieu des années 1920, l’Amérique débattait violemment du rôle de la photographie. On se demandait si celle-ci était autre chose qu'un simple moyen technique dont le but était de retranscrire la réalité de manière aussi juste que possible. Jusqu'à cette date, la photographie profitait d'un enthousiasme scientifique mais pas encore artistique. C'est exactement à cette période que Man Ray, qui en 1921 avait déménagé pour Paris, en fit un usage radical et surréaliste. Pour Man Ray, le média qu'est la photographie était déjà très tôt bien plus qu'un simple outil technique, même s'il l'avait connue dans un premier temps comme tel. Il découvrit en elle un moyen d'expression artistique et éclectique. A cet endroit, il est nécessaire de savoir qu'à l'origine Ray était peintre, dessinateur et artiste d’objets d'art et qu’il le resta toute sa vie, même lorsque la photographie prit une place plus conséquente dans son oeuvre. Avec Marcel Duchamp, il était déjà à New York fasciné par l'Avant-Garde européenne et ses techniques de représentations ultramodernes. Devenu expert en outils techniques et passionné par l'expérimentation, il travailla alors à l'aérographe et suscita l'indignation dans le milieu artistique new yorkais avec des tableaux qui n'appartenaient à aucun courant artistique. Nul autre qu'André Breton le qualifia, peu après son arrivée à Paris, de pré-surréaliste. On ne pouvait pas recevoir de commentaire plus noble de la part du père fondateur du surréalisme! A l'origine dadaïste, Man Ray se détourna rapidement de toute étiquette trop réductrice préférant s'inventer lui-même. La rayographie, forme particulière de technique de photogramme, ainsi que le procédé photographique de solarisation, qu'il développa dans les années 1930 et tint longtemps secret, firent partie de ses nouvelles formes artistiques de représentation. Man Ray était et reste une catégorie à part entière. Ce qui lui importait, c'était de travailler sur des projets alliant plusieurs genres. Il voyait dans le média de la photographie comme dans celui du film des moyens d'expression artistiques nouveaux, grandioses. Les impulsions qui jaillissent de son oeuvre éclectique et fascinante inspirent aujourd'hui encore de nombreux photographes et artistes. Il est symptomatique de noter qu'en particulier les magazines de mode comme Haper's Bazar ou Vu découvrirent Man Ray plus tôt que les critiques d'autrefois qui appartenaient à une certaine scène artistique traditionelle enfermée dans des catégories figées. A Paris, il était régulièrement réservé en tant que photographe de mode expérimentel. Il savait, cependant, tout aussi bien faire des portraits sérieux d'artistes et d'écrivains comme par exemple Gertrude Stein, James Joyce ou Ernest Hemingway. Une place particulière au sein de son oeuvre tiennent tout particulièrement les oeuvres photographiques qui l'ont, lui-même mais aussi deux femmes, Kiki et Lee Miller, qui posèrent en tant que modèles à plusieurs reprises pour lui, immortalisé. Man Ray transforma Kiki, brune erotico-sensuelle, en hommage au motif d'Ingres en un violon aux courbes féminines. La blonde Lee Miller au style à la fois classique et sévère, fût quant à elle transformé maintes fois en statue-solarisation aux belles formes classiques. Une chose ne doit pas être oubliée: ces photos qui sont, aujourd'hui, considérées comme des classiques de l’époque moderne faisaient autrefois voir rouge les critiques d'art. En avance sur leur époque, tous ne comprirent pas quel potentiel artistique s'y cachait. Le talent de Man Ray pour l'aménagement de l'espace de l'image et pour les analogies surréalistes des objets trouva notamment dans ces oeuvres une expression artistique dans lesquelles il traitait le motif de la tête de manière composite et l'isolait habilement dans l'image en la combinant avec des masques ou d'autres objets d'art. Par cela, il poussa l'opposition Artificiel – Naturel, avec une certaine tension, à son paroxysme. La photographie de Kiki en pleurs est, elle aussi, connue dans le monde entier. Elle agit tel un réflexe surréaliste photogénique sorti du plus profond de l’inconscience humaine transformé avec les moyens techniques les plus simples mais dans une créativité intentionnelle et formidablement agaçante. L'oeil de Kiki visible en gros plan se fond avec les larmes de verre et les faux-cils en un tout à part. En bref: les oeuvres de Man Ray sont de très grands moments et font partie des clichés instantanés les plus grandioses de l’époque esthétique moderne.

Stephan Reisner
VITA
Août 1890 Née à Philadelphie, Pennsylvanie, USA
Nom de naissance : Emmanuel Rudnitsky
1897 Déplacement à Williamsburg, Brooklyn, USA
1912 Etudes des Arts, Modern School of New Yorks Ferrer Center, New York, USA
1915 Première rencontre avec Marcel Duchamp dans le New Yorker Daniel Gallery
1921 Publication de New York Dada, avec Duchamp
1921 Déplacement à Paris, Hôtel des Ecoles, Montparnasse, France
1922 Les premières commandes, portraits de Picasso, Georges Braque, Juan Gris, Henri Matisse etc.
1922 Premier studio, Paris, France
1922 Première rencontre avec Kiki de Montparnasse, modèle, muse et compagne de Man Ray
1930 coopération avec Vogue et Harper’s Bazaar
1932 Retourner à nach New York
1934 Première rencontre avec Meret Oppenheim
1940-1951 Restez en exil américain
1951 Retourner à Paris, France
novembre 1976 Est mort à Paris Paris, France

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